OL – ASSE (1-1) : désillusion derby

Mariano

LES NOTES. Cinq. C’est désormais le nombre de matches sans victoire de l’OL en L1, série en cours. Après une victoire imparfaite mais néanmoins intéressante à Villarreal, l’OL est retombé dans ses travers et s’est sabordé face à un ASSE limité et qui n’en demandait pas tant. Ce derby ne marquera pas les esprits. Fade, faible tactiquement et collectivement, d’une intensité physique moyenne, il laissera un goût amer dans la bouche des supporters lyonnais, et restera un beau cadeau pour des Stéphanois qui ont raté leur match.

 

27e journée de Ligue 1, dimanche 25 février 2018

Olympique Lyonnais – Association sportive de Saint-Étienne 1-1

Buts : Mariano (19e) pour l’OL, Debuchy (90e) pour l’ASSE

Avertissements : Mariano (77e) à Lyon, Selnaes (42e) Subotic (84e) à Saint-Étienne

OL : Gorgelin – Rafael (Tete, 35e), Marcelo, Morel, Mendy – Tousart (Aouar, 46e), Ndombele – Traoré, Fekir (cap) (Diakhaby, 69e), Memphis – Mariano. Entr. : Bruno Genesio.

ASSE : Ruffier – Debuchy, Subotic, Perrin (cap), G. Silva (Diousse, 88e) – M’Vila, Selnaes (Ntep, 66e) – Bamba, Cabella, Monnet-Paquet (Hamouma, 62e) – Beric. Entr. : Jean-Louis Gasset.

Gorgelin 5 – Rafael 5 (Tete 4), Marcelo 6, Morel 5, Mendy 7 – Tousart 5 (Aouar 4), Ndombele 7, Traore 3, Fekir 4, Memphis 5 – Mariano 6

 

On pourrait parler de jeu, du contenu plutôt positif de la première mi-temps, dans le sillage d’un Ndombele omniprésent à la récupération, d’un Mendy tranchant, et d’un Mariano auteur d’un enchaînement de classe pour l’ouverture du score. On pourrait s’attarder sur la solidité du bloc lyonnais placé assez haut, et sur les occasions créées par Ndombele puis Memphis, butant sur un Ruffier solide. On pourrait parler d’un Memphis concerné par le repli défensif, et d’un Gorgelin au chômage technique. Voire même de l’attitude désinvolte d’un Bertrand Traoré, seul lyonnais pas au niveau d’engagement d’un tel match. Car malgré quelques problèmes récurrents dans l’animation offensive – à l’image du manque de solution axiale pour les latéraux en phase de construction, obligeant à revenir vers l’axe (circuit en U) ou à porter le ballon (ce que Mendy a très bien fait) – l’OL a proposé 45 premières minutes plutôt cohérentes.

 

Rock’n’rOL suicide

Mais l’indigence absolue de cette seconde période et le suicide tactique commis par Bruno Genesio sont trop énormes pour ne pas en faire le fait marquant de ce 116e Derby. Le visage de cet OL revenu sur la pelouse en seconde mi-temps est d’une tristesse et d’une faiblesse abyssale, autant au niveau technico-tactique que mental. Ceux qui refuseront de regarder la vérité en face se cacheront derrière les coups du sort – les trois blessures du match, dont celle d’un joueur d’impact physique (Tousart) et de Nabil Fekir à la 69e minute – mais les racines du mal sont bien plus profondes que ces faits défavorables.

Oui, la palette de solutions sur le banc était à ce moment-là limitée. Mais bien au-delà des choix individuels, il est intolérable que l’OL ait décidé de laisser le ballon aux Stéphanois et de reculer autant. Saint-Étienne, incapable de mettre le pied sur le ballon en 1ere mi-temps et de se créer ne serait-ce qu’une demi-situation, n’en demandait pas tant. Quel est le message envoyé par un coach qui décide de basculer vers un système ultra-défensif en introduisant Diakhaby a la place de Fekir, et ce avant même la 70e minute ? La présence de Myziane ou Cornet sur le banc permettaient de conserver un système similaire. La confiance et l’allant de la 1ere mi-temps ont ensuite progressivement laissé place à la peur au fur et à mesure que s’égrenaient les minutes.

Non seulement ce bloc bas et supposément renforcé n’a dégagé aucune sérénité (et sans un tacle salvateur de Marcelo, l’égalisation serait arrivée plus tôt), mais il n’a jamais été réellement menaçant offensivement, sauf peut-être sur cette remontée de balle d’Aouar sur laquelle Mariano s’est entêté à proposer une solution axiale, annihilant toute possibilité d’occasion. L’égalisation stéphanoise est d’ailleurs la brillante démonstration de la faiblesse de ce 5-4-1 bricolé à la va-vite, avec en point d’orgue Diakhaby, directement impliqué sur l’action du but.

Cet OL n’a rien proposé. Ni un bloc solide, ni des contre-attaques structurées, ni des phases de pressing cohérentes. Il ne faudra pas se cacher derrière les blessures et la malchance : par son choix tactique incompréhensible et par sa décision délibérée de faire reculer son équipe, Bruno Genesio porte la responsabilité de cette contre-performance. Et il porte de plus en seul la responsabilité du classement actuel de l’OL, indigne de ses moyens et de la qualité de son groupe.

Étienne M.

(Photo UEFA)

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