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National : la Duchère apprend vite
- Publié le: 28 décembre 2016
NATIONAL. Réputée pour ses fréquentes prouesses en Coupe de France, la Duchère ronronnait pourtant en CFA depuis huit ans. C’est en mai dernier, un an après avoir frôlé la correctionnelle et un retour en CFA2, que le club du plateau a retrouvé le championnat National, plus de deux décennies après son précédent séjour en troisième division. Un challenge de taille puisque le club du 9e arrondissement de Lyon ne s’attendait pas franchement à réaliser une telle performance, notamment face à une équipe grenobloise particulièrement ambitieuse face à qui la montée s’est jouée jusqu’au bout.
(Re)lire : la Duchère en histoires
Passée l’émotion, place à l’action dès le mois d’août. L’effectif évolue peu et reste placé sous les ordres de Karim Mokeddem. L’ADN du club n’est pas bouleversé non plus : même si l’objectif est évidemment le maintien, pas question de se renier en fermant le jeu. C’est donc totalement décomplexée que la Duchère redécouvre le championnat National. Lors de leurs quatre premières rencontres de la saison, dont trois réceptions au stade de Balmont, les rouge et jaune enregistrent trois succès étriqués mais diablement importants. Sofiane Atik est intenable (cinq buts lors des cinq premiers matches), sa complicité avec Hamadi Ayari est évidente et payante. La seule défaite ? Face à Concarneau, leader du championnat à la trêve et candidat crédible à la montée en Ligue 2. Pas de quoi rougir.
Bien qu’elle en ait techniquement les moyens, Mokeddem n’emmène pas son équipe sur le chemin d’une possession de balle sécurisante mais stérile. On assiste plutôt à des redoublements de passes, des tentatives de casser des lignes, des ballons dans la course : des prises de risques incessantes au milieu. Le jeu lyonnais est insouciant, généreux, offensif. Mais peut-être un peu trop direct et naïf pour Quevilly, Boulogne et Créteil qui infligent trois revers éminemment frustrants aux Duchérois en septembre. L’expérience de l’entraîneur cristolien Laurent Fournier ou encore le froid réalisme du boulonnais Grégory Thil ramènent la Duch’ sur terre : le maintien ne sera pas offert, il ira se chercher. Certes la Duchère s’impose dans le même temps face au CA Bastia et Belfort et se rassure comptablement mais la manière n’y est pas, la performance est laborieuse. Les premières blessures – Atik, Farez Brahmia, Nicolas Seguin, Damien Ogier, Jean-Martial Kipré – s’invitent en même temps que l’automne et son spleen.
Avec le mois d’octobre arrive la Coupe de France, qui s’arrêtera pourtant aux portes des 32es de finale. Après avoir franchi trois tours sans réelle difficulté, c’est sur la pelouse de Fleury (CFA) que l’aventure se termine sèchement (3-0). Dans le même temps, les Gones ne parviennent plus à l’emporter en championnat durant cinq rencontres. Dans cette série, on retiendra ce match nul 2 2 miraculeux face à Avranches, après avoir été mené 0-2 jusqu’à la 85e minute, ou cette piteuse défaite à Sedan, dernier faiblard du championnat. Le partage des points avec le Paris FC, ancien de Ligue 2, et Marseille Consolat, équipe au profil très similaire, ne sont pas non plus des plus rassurants. Le gardien de but lyonnais Maxime Cassara est mis à l’épreuve et sauve heureusement les siens à plus d’une reprise.
La Duchère se cherche, serre les rangs derrière et joue de plus en plus souvent contre-nature, en contre-attaque via de longs ballons ou la montée express de ses latéraux. Il faut dire que Cédric Tuta manque alors à son équipe, privée de point d’ancrage suite aux cinq matchs de suspension infligés à son avant-centre après son expulsion contre le CA Bastia le 23 septembre. Il célébrera d’ailleurs son retour par deux buts en quatre matches au mois de novembre. Les trois gros morceaux avant la trêve se solderont par un succès face à Chambly, un lourd revers à Dunkerque et un nul à Châteauroux. Un bilan à l’équilibre à l’image d’une Duchère prenant enfin la pleine mesure de son championnat, des forces de celui-ci et de ses propres faiblesses.
Parmi les constats qui peuvent être dressés, les vingt buts du club du plateau ont été l’œuvre de six joueurs (Atik x5, Ayari et Tuta x4, Sidy Niang x3, Brahmia et Mathieu Ezikian x2) particulièrement influents, dont la présence comme l’absence se font immédiatement ressentir. Malgré un public qui peine à se maintenir au-dessus de la centaine de spectateurs, l’une des plus faibles affluences de National, la Duchère n’a perdu qu’à deux reprises chez elle, face à Boulogne (3e) et Dunkerque (5e). Il faudra donc apprendre à mieux voyager au retour des fêtes pour espérer regarder plus haut que l’actuelle sixième place.
Voir jouer la Duchère (le vendredi à 20h, sauf cas exceptionnel) :
– au stade de Balmont, métro D jusqu’à Gare de Vaise puis une dizaine de minutes de bus (C6, C14, 21, 61, 89) depuis le centre-ville
– sur la webtv de la FFF ou directement sur Dailymotion
(Photos Lyon-Duchère AS)