LOSC – OL (1-0) : Lille, Stade Pierre Mouroir

OL

LES NOTES. L’embellie était agréable, mais trop belle pour durer. Trop limité à tous les niveaux, l’OL a sombré à Lille et a livré un match au contenu aussi inquiétant que la situation du club au classement. Et l’inquiétude est encore plus palpable à une semaine d’affronter le PSG avec une équipe très diminuée suite aux deux cartons rouges reçus au stade Pierre Mauroy.

 

Dimanche 21 février 2016, 27e journée de Ligue 1

Lille OSC – Olympique Lyonnais 1-0

But : Boufal (28e)

Avertissements : Mavuba (29e), Soumaoro (43e), Amadou (63e), Bauthéac (66e) et Enyeama (90e) pour Lille, Grenier (29e), Jallet (40e), Ferri (51e), Valbuena (71e), Yanga-Mbiwa (75e) pour l’OL.

Expulsions : Jallet (60e) et Grenier (87e) pour l’OL.

LOSC : Enyeama – Corchia, Civelli, Soumaoro, Sidibé – Mavuba, Amadou – Amalfitano (Balmont, 55e), Boufal (Rony Lopes, 75e), Bauthéac – Benzia (Tallo, 83e). Entr. : Frédéric Antonetti.

OL : Lopes – Jallet, Yanga-Mbiwa, Umtiti (cap.), Morel – Ferri (Labidi, 83e), Grenier – Cornet (Darder, 65e), Valbuena, Ghezzal (Perrin, 71e) – Lacazette. Entr. : Bruno Génésio.

LOSCOL

 

L’équilibre lyonnais retrouvé était finalement fragile. Le château de cartes de Génésio n’aura pas survécu aux absences combinées de deux de ses joueurs les plus performants ces dernières semaines, à savoir Maxime Gonalons et Corentin Tolisso. Pour les remplacer, l’entraineur lyonnais avait fait appel à un système plutôt étonnant, avec le retour d’un 4-2-3-1 qui voyait Grenier reculer pour assurer la récupération aux côtés de Ferri, derrière un trident Cornet-Valbuena-Ghezzal chargé d’alimenter Lacazette seul en pointe. Mais ce système, hormis sur quelques rares temps forts, n’aura jamais vraiment déstabilisé le bloc lillois, en dehors d’une courageuse révolte à dix contre onze. Ses ailiers inversés statiques, dont l’absence de permutation rend chaque course plus prévisible, n’ont que trop rarement pris en défaut les latéraux lillois, tandis que Valbuena a confirmé que l’aligner en meneur de jeu relevait, au mieux, du suicide.

 

Les côtés n’ont toujours pas la cote

Dans les buts, Anthony Lopes a eu le mérite de s’opposer à l’inévitable dès le début du match, en repoussant une tête à bout portant d’un Benzia dont la cote pour marquer face à son ancien club était très proche de 1.00. Plusieurs autres interventions, comme face à Bauthéac sur sa droite, auront permis aux lyonnais d’y croire. Il est peut-être un peu court sur le but mais ces situations (coup-franc rentrant pouvant être touché par un joueur) sont toujours difficiles à juger pour un gardien.

Devant lui, sa charnière aura été la rare satisfaction de la soirée. Articulée autour d’un Samuel Umtiti qui a écopé durant 90 minutes, à l’image de cette intervention pleine d’autorité sur Boufal, le duo axial de l’OL a fait ce qu’il a pu. Mapou Yanga-Mbiwa aura livré un match très correct également, évitant un but en contrant une frappe de Civelli. Sur les côtés cependant, le constat est moins (Lindsay) rose : Jérémy Morel reste extrêmement limité en phase offensive, et ce malgré une bonne frappe déviée par Enyeama.Malgré sa situation contractuelle, on a du mal à comprendre pourquoi Henri Bédimo reste à ce point cantonné au banc. Christophe Jallet s’est, lui, surtout distingué par ses deux cartons jaunes (dont un premier, stupide, pour contestation). Il va laisser l’OL bien dépourvu à droite pour affronter le PSG.

 

Lost in transition

Mais c’est surement au milieu que ce match a été perdu. Le tandem Ferri-Grenier a littéralement explosé au contact du duo lillois Amadou-Mavuba, à l’image d’un Clément Grenier qui a sombré corps et âme au poste de numéro 6. Dépassé dans le combat physique, ses tentatives maladroites de compenser son manque d’impact ont fini par lui amener ce second carton que tout le stade voyait venir. Il n’a jamais réussi à amener du liant au jeu de l’OL dans les phases offensives. A ses côtés, un bilan un peu moins sévère pour un Jordan Ferri qui aura tenté d’exister, mais avec trop d’imprécision pour espérer mieux. Sans Gonalons ni Tolisso, ses deux milieux les plus aptes au combat, l’OL n’a jamais su relever le défi athlétique lillois.

 

Le désert devant

Devant eux, les trois joueurs chargés de l’animation n’ont strictement rien apporté. Prévisibile dans ses dribbles et ses prises de balle, Rachid Ghezzal a traversé le match comme un fantôme. Dans l’axe, Mathieu Valbuena a amené son lot habituel de mauvais choix et de touches de balles trop nombreuses. Il avait réussi quelques prestations enourageantes sur un côté ces derniers temps – mais son retour dans l’axe fut un cauchemar. Enfin, à gauche, Maxwel Cornet n’a strictement rien apporté, en-dehors de cette belle frappe pleine de spontanéité peu après la demi-heure de jeu qui aurait mérité mieux.

Devant, Alexandre Lacazette fut encore une fois seul au monde. Sevré de ballons, il n’a pas réussi à faire de différences individuelles, et a gâché les rares bonnes situations qu’il a pu obtenir, à l’image de cette frappe directement sur Enyeama en seconde mi-temps. Insuffisant.

 

L’espoir venu du banc

Au final, les rares satisfactions de la soirée sont à chercher du côté des entrants. A 10 contre 11, Sergi Darder a su utiliser le ballon intelligemment et trouver des espaces que personne n’avait trouvé auparavant. Le verra-t-on d’entrée face au PSG?

 

 

Gaëtan Perrin a amené plus de danger offensif que Ghezzal, Cornet et Valbuena réunis, par la qualité de ses déplacements notamment. Enfin, Zakarie Labidi a réalisé une entrée intéressante à gauche pour sa première en pro (après de nombreuses apparitions dans le groupe). Pour le reste, on repassera.

Étienne M. 

(Photo Anthony Bibard / Panoramic)

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