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L’étrange saison statistique d’Alexandre Lacazette (OL)
- Publié le: 15 février 2017
STATS. Alors que son départ à l’été prochain semble acté, c’est l’occasion de se pencher sur une particularité statistique d’Alexandre Lacazette : un attaquant qui marque beaucoup en tirant finalement assez peu. Une spécificité d’autant plus marquée cette saison.
Lacazette tire assez peu historiquement…
Depuis son replacement définitif au poste d’avant-centre, Alexandre Lacazette n’a jamais dépassé un rythme de 2,80 tirs par 90 minutes (en enlevant les penalties). Un chiffre qui descend à 2,43 quand on regarde uniquement les tirs réalisés dans le jeu (en excluant donc aussi les coups de pied arrêtés).
Pour remettre ça dans le contexte, c’est au-dessus de la moyenne des attaquants en Ligue 1 mais loin de joueurs comme Edinson Cavani, André-Pierre Gignac ou Zlatan Ibrahimovic.
Ce qui ne l’empêche pas de marquer des buts puisque sur les joueurs avec au moins 10 buts au compteur sur les 3 dernières saisons, seuls Valère Germain et Cheick Diabaté ont un taux de conversion équivalent au sien.
Une réussite face au but qui s’explique notamment par sa capacité à cadrer plus de la moitié de ses frappes, ce qui le place parmi les meilleurs attaquants du championnat dans ce domaine avec des joueurs comme Ibrahimovic, Germain ou Mevlut Erdinc.
Une caractéristique propre au jeu lyonnais puisque Nabil Fekir et Clinton Njie sont aussi dans le top. Un signe aussi que Lacazette tire depuis de meilleures positions que la moyenne des attaquants, impression confirmée par les Expected Goals par tir où le lyonnais est très haut.
… mais cette saison reste particulière
Il faut quand même noter que la tendance était à une évolution positive du nombre de tirs avant la saison en cours. Une évolution que l’on retrouve encore plus au niveau de l’équipe : 13,0 tirs par match en 13/14, 13,6 en 14/15, 14,7 en 15/16 et maintenant 15,0 en 16/17.
C’est pour cela que la saison actuelle reste étonnante pour un Alexandre Lacazette qui semblait continuer à monter en puissance dans ce domaine. Il est revenu à un niveau légèrement supérieur à la saison 2013/2014 tout conservant des taux de tirs dans la surface et de tirs cadrés très élevés.
Ce qui saute aux yeux, c’est notamment son pourcentage de tirs dans le jeu qui n’a jamais été aussi bas sur les quatre dernières saisons. Une diminution autant lié aux coups de pied arrêtés (26%) qu’aux penaltys (18%).
Quand on met ses chiffres en perspective avec ceux de ses coéquipiers, Lacazette occupe une place assez étonnante : il est seulement le 5e joueur à tirer le plus dans le jeu derrière Maxwel Cornet, Nabil Fekir, Sergi Darder et Rachid Ghezzal. À l’inverse, aucun autre joueur de Lyon ne réalise plus de passes clés que lui dans le jeu. Darder, Corentin Tolisso, Mathieu Valbuena et Fekir suivent ensuite.
On se retrouve donc dans une situation où Darder tire plus que Lacazette dans le jeu, mais où l’avant-centre adresse plus de passes clés que le milieu espagnol. À l’opposé de ce que l’on imagine être leurs rôles respectifs. L’attaquant lyonnais a d’ailleurs des chiffres étonnamment similaires entre tirs (1,81) et passes clés (1,76). Deux chiffres qui symbolisent parfaitement l’étrange saison statistique de l’attaquant lyonnais.
Si vous voulez aller plus loin sur les chiffres des joueurs de Ligue 1, un tableau interactif est en ligne sur Côté Stats.
Ce n’est pas nouveau de voir Lacazette créer plus d’opportunités pour ses coéquipiers que la moyenne des attaquants (autour de 1 passe clé par 90 minutes dans le jeu) mais seul Nicolas de Préville (1,93) fait mieux cette saison. Au moment où son départ en fin de saison se précise, ce profil d’attaquant capable de faire autre chose que marquer des buts est un véritable atout mais se pose aussi la question de sa capacité à élever son volume de tirs une fois dans une équipe élite.
(Photo Damien LG)