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Lacazette, unité derrière la tête
- Publié le: 12 janvier 2015
RANK’N’OL #S03E26. Lacazette peut bien affoler toujours plus les stats en filant à une allure jamais vue entre Saône et Rhône, il semblerait que les autres derrière soient prêts à le suivre. Pas seulement pour plier l’affaire en un peu plus d’une mi-temps et maîtriser le reste de la partie face à Toulouse (3-0). Mais en s’affirmant un peu plus à la façon de ces collectifs qu’on a vu, entre Lille et Montpellier, disputer les titres ces dernières saisons : parfois en surrégime, sans doute un peu veinard, mais toujours à l’unisson.
Le match : Premier, la classe
Le mode d’emploi : Let’s Rank’n’OL !
1. Alexandre Lacazette
Le Rank se fout des stats. Il préfère les joueurs. Mais Alexandre Lacazette est suffisamment joueur pour pousser le Rank – et la Ligue 1 avec lui – à s’incliner. Dix-neuf buts en Ligue 1, trois autres dans chacune des compétitions qu’il a disputées, quatre doublés d’affilée en championnat, huit buts sur ses onze derniers tirs. Vous me rajouterez les cinq passes dé’ sur la note. Parfois, les chiffres font mal à la tête. L’ivresse aussi. Au Kid de Mermoz, c’est open bar toute l’année. Et le Rank est en train d’y succomber.
2. Nabil Fekir
Un temps, on a pu craindre avec Fournier de voir Fekir courir après les stats de Lacazette. Nabilon a depuis prouvé qu’il avait bien mieux à faire : il les alimente. Non pas en s’effaçant à la façon de ces types brillants qui savaient jouer les obscurs aux temps héroïques du 4-3-3. Mais bien en illuminant ce losange à sa mesure. Il suffit d’une récupération à l’impact de Gonalons pour qu’une première transmission vers Lacazette fasse déjà la différence (14e). Le match est encore loin d’être plié, mais l’avantage est déjà suffisant pour imposer son jeu. Le sien précisément qui, l’air de rien, devient par extension celui de toute une équipe, aussi à l’aise dans les petits espaces à mesure que les lignes adverses se resserrent que dans les courses qui découvrent la défense toulousaine. Y compris sur cette passe de Tolisso qui lui est destinée et sert un peu plus la cause de Lacazette (27e). Ne reste alors plus qu’à mettre le sien (48e) pour finir par être impliqué sur tous les buts du jour. Ferri, Tolisso ou Ghezzal s’y essaieront bien. Pour tout relatifs qu’ils soient, leurs échecs successifs rappelleront qu’il ne sert à rien de vouloir faire comme l’astre pour lui ressembler. Mieux vaut encore lui tourner autour.
3. Jordan Ferri & Corentin Tolisso
On en oublierait tout le reste. Que Grenier risque bien de ne pas revenir d’ici la fin de saison. Que les grimaces de Fofana à chacun de ses footings autour des terrains d’entraînement ne disent rien d’autre. Que Gourcuff a un peu plus une tête de substitute de luxe. Que Gonalons fait au moins le même boulot mais tout seul. Qu’ils sont bien deux et chacun dans un registre bien différent pour mériter une place à part. Mais puisqu’il n’y a pas de place pour tout le monde – Umtiti, Bisevac, Gerland et même Lyon méritaient la leur aujourd’hui –, on va leur demander de faire comme toujours : se serrer pour sortir les ballons les plus chauds. Car avant de se mettre à faire courir dans le vide les Toulousains, le milieu lyonnais a d’abord dû faire avec un pressing adverse suffisamment mordant pour jouer toujours plus vite. Dans ce premier quart d’heure, le duo fait alors bien plus qu’accompagner le mouvement. Il le crée. Aux autres de le reprendre à leur compte pour mener jusqu’au but une action née d’un tour sur lui même de Ferri ou d’une projection toute en puissance de Tolisso. Le reste pourrait presque paraître anecdotique s’il n’y avait dans cette façon de faire tourner le ballon à l’infini pour faire un peu plus disparaître le pressing toulousain en seconde période la seule idée de défense valable perçue ces trois dernières saisons à Lyon. Où les Ferrisso tiennent une part qui les envoie bien au-delà de leur statut de doublure de fortune. La preuve, on sait maintenant qu’ils ne font plus que passer.
4. Christophe Jallet
On parle de l’équipe la plus swag de la Ligue 1, avec suffisamment de certitudes pour oser apposer ces deux dernières occurrences. Une équipe pleine de jeunes, faits maison. Lui, il est vieux, enfin il a presque l’âge d’être un rankeur. Il a été formé à Niort, a porté la brosse à Lorient et n’a pas joué quinze matchs à Paris l’an dernier. Mais depuis qu’il est arrivé à Lyon, Christophe Jallet raconte plus de conneries que les gamins, il a fait d’un « solide, solide la putain de vos mères » une phrase fondatrice qu’on ne désespère pas de marketer, et il est à deux doigts de virer beau gosse avec cette petite barbe de trois jours. Même pas besoin de s’épancher sur cette prise de pouvoir du couloir droit sur le gauche dans un club qui a choisi d’être éternellement asymétrique et qui, de toute façon, se gouvernera toujours par le centre pour mieux incarner sa ville. L’aspect tactique n’est pas le débat ici. La seule question qui vaille est la suivante : comment l’OL a-t-il pu rendre Christophe Jallet aussi cool ? Pour dire vrai, on s’en fout un peu. La seule chose qu’on sait, c’est qu’il le lui rend bien.
5. Rachid Ghezzal
Pour le moment, il en a le rythme. Ce qui ne suffit pas encore à affirmer qu’il en a la tête. L’OL n’a fait que retrouver la première place du championnat à mi-parcours. D’ici la moitié qui nous sépare du verdict, on s’accroche au moindre signe. Et Ghezzal en est un. De joueur qu’on craint de retrouver trop juste pour ce retour en tant que titulaire, le voilà qui se hisse à un niveau trop suspect pour ne pas y voir la marque d’un collectif qui fait rejaillir sur ses individualités le talent qui leur fait défaut. En cela, la prestation de Ghezzal passerait pour exemplaire. Dans ses intentions d’abord, toujours justes et au diapason des exigences du moment : transmettre vite d’abord pour échapper au pressing adverse du premier quart d’heure, conserver haut pour maintenir le pressing toulousain le plus loin possible des buts lyonnais. Manque toutefois un détail pour avoir droit au titre de nouvelle trouvaille qu’on n’aurait pas vu (re)venir : ce dernier geste qui fait toutes les différences – sur le terrain comme au sein de l’effectif lyonnais. Lancé par Lacazette à la 15ème, Rachon balance bien ce modèle de crochet qui envoie Ahamada à terre, sans parvenir toutefois à redresser sa frappe côté lucarne. Peut-être que le miracle lui importe peu. Ou qu’il appartient trop à Fekir pour ne rendre décisive cette passe qui n’aurait jamais dû l’être (48e). Jamais que la seconde pour autant de titularisations cette saison (après Metz). En dépit des apparences, il en va ainsi de Ghezzal comme de certains signes : il ne trompe pas.
Par Pierre Prugneau et Serge Rezza
Retrouvez le Rank’n’OL sur OL Dirty Bastards et le Libéro Lyon.
(Photo Frédéric Chambert – Panoramic)