Lacazette et Fekir, dégâts sûrs

Olympique Lyonnais

RANK’N’OL #S03E25Quand ils sont incandescents, l’OL est indécent. Il n’est même plus question de savoir si un succès, face à Lens par exemple (2-3), est mérité ou pas ; il est, c’est tout. Lacazette et Fekir font suffisamment de mal pour que tout le monde s’en sorte bien, et si tous les rêves ne sont peut-être pas permis, le Rank n’est pas là aujourd’hui pour affronter la réalité. Parce que des gars sûrs, ça se suit les yeux fermés.

 

Le match : L’OL joue et tend l’autre sans se faire battre

 

Olympique Lyonnais

Le mode d’emploi : Let’s Rank’n’OL !

 

Olympique Lyonnais1. Alexandre Lacazette

Il suffirait donc qu’Alexandre Lacazette touche le ballon pour que l’OL marque. La recette a ses limites, notamment quand Clinton N’Jie fait partie des ingrédients. Mais Mou Dabo quand même, fallait oser. Une passe décisive qui compte triple (0-3, 30e). Pour la qualif’ ; pour le buteur bien sûr ; pour sa beauté surtout. Avant ça, il y avait eu cette action, mi-andersonienne, mi-lisandriste, qui allait aboutir à l’ouverture du score de Nabil Fekir (5e, 0-1), puis ce péno, provoqué et converti avec la même habileté (0-2, 14e). Lacazette fait partie désormais de cette race de grands joueurs qui choisissent leurs matchs. Avec ceci de particulièrement réjouissant qu’il les choisit tous.

Olympique Lyonnais2. Nabil Fekir

Le football serait devenu une affaire bien trop sérieuse pour se mettre à croire à ce genre de fable. Pourtant, Fekir ne cesse de le rappeler à chaque fois qu’on le retrouve sur un terrain, il joue comme d’autres respirent. Facile. Trop même pour certains. On se met alors à entretenir l’idée que c’est en face que les autres finiraient par lâcher. Le genre de rengaine qui s’entendait cette semaine à l’entraînement : « À Bordeaux, on n’a rien fait de plus pour gagner avec cette marge. Ce sont les Girondins qui ont fini par laisser filer. » On veut bien. Ce qu’on sait aussi, c’est qu’à Bordeaux comme à Lens, on ne lâche jamais sans raison. Les accélérations et les provocations de Nabilon finissent par devenir à la longue aussi valables que les coups francs de Juni. Il leur manque certes la mise en scène qui rythmait chaque tentative du maître artificier pernambucan. Reste que l’effet qui finit par s’inscrire chez les supporters – à s’en frotter les yeux – comme chez les adversaires est le même. Avec (au moins) un but d’avance, l’OL peut imposer son jeu plutôt que subir celui de l’adversaire. Terminer 2014 en plantant cinq buts à l’extérieur ou commencer 2015 avec trois buts d’avance à la demi-heure n’a certainement rien à voir avec les normes qu’on connaît ici bas en Ligue 1. Raison de plus pour répéter que Fekir a bien mieux à faire que d’y céder comme les autres.

Olympique Lyonnais3. Anthony Lopes

On l’a quitté en lui envoyant le titre de meilleur défenseur de la soirée à Bordeaux. On le retrouve avec celui de dernier défenseur de l’équipe. Non pas que les autres aient déserté. C’est juste qu’ils étaient ailleurs. Jallet pour faire basculer un peu plus la décision de son côté, Dabo pour planter le but qui assure la qualif’, Umtiti pour s’habituer à sa nouvelle vie sans Koné, Bisevac pour imaginer de nouveaux tweets décisifs à l’adresse des kids qui menacent de tomber dans la drogue. On a bien pensé que Gonalons saurait remettre un peu d’ordre quand les attaques lensoises se sont mises à prendre un peu trop de profondeur. Son intervention sur El-Jadeyaoui en qualité de dernier défenseur est venue rappeler que Washing Maxime était surtout venu pour distribuer du ballon et mener le pressing haut et fort. Ce que l’on pourrait considérer comme une forme de défense à part entière s’il n’y avait ce tir de Guillaume à renvoyer (10e) pour un deux contre un qu’Umtiti n’a pas voulu régler. Avant qu’un quart d’heure plus tard ce soit le cadre qui se mette à fuir l’attaquant lensois sur un centre de Bourigeaud venu de la droite. Certes, à ce moment-là du match, l’OL aurait pu en mettre deux fois plus. Lopes a évité qu’il en prenne deux de trop. Précisément ceux qu’il pourra encaisser une fois le 3-0 acquis à la mi-temps. Certes, l’OL n’en a sans doute pas fini avec ses problèmes de défense. En attendant, Lopes sait comment faire pour les renvoyer à plus tard.

Olympique Lyonnais4. Christophe Jallet

Lacazette et Fekir peuvent bien décrocher, dézoner à l’envi et rôder leurs occasions à gauche comme à droite, dès qu’il s’agit d’être décisifs, c’est avec Jallet que ça se passe. L’ouverture du score arrive au terme d’un jeu en triangle moins manqué que reconstitué à force de contres favorables (5e). Comme le penalty vient aussi de là, on a largement alors le temps de dresser la liste des raisons qui ont fait de la bonne affaire du mercato un pourvoyeur d’occasions hors pair : sa qualité technique d’ancien milieu, la caisse de celui qui peut multiplier les courses, l’expérience du trentenaire revenu d’un vestiaire aux étoiles. On n’oubliera pas non plus cette dernière devenue frappante au fil des rencontres : Jallet est un meneur qu’on ignore. D’abord parce que le losange s’y prête. Ensuite, parce chacune de ses interventions le pose dans ce rôle de leader. Qu’une équipe se mette à ne plus faire du titre un tabou et les séances d’entraînement deviennent le révélateur de la place que chacun occupe. La vanne pour Lacazette, l’intensité pour Gonalons et les rappels au groupe pour Jallet. Une répartition des rôles qui tient pour une grande part dans le bonheur du moment des Lyonnais, avec cette part de chance qui semble toujours basculer du bon côté – du hors-jeu de Fekir sur son but qui passe inaperçu à la remontée lensoise qui s’arrête au bon moment. Encore faut-il savoir faire basculer cette chance-là du bon côté. De préférence, celui de Jallet.

Olympique Lyonnais5. Mouhamadou Dabo

Dans le jargon, on appelle ça « une sensation ». Si on s’y arrête deux secondes, le terme n’est ici pas galvaudé. Quand MouDab a marqué un but (hors-jeu, still counts), chacun a vécu un moment de quasi panique du genre : qu’est-ce que je dois faire ? Appeler un proche ? Il ne saura pas qui c’est. Tweeter une blague ? Difficile de surenchérir. Reprendre un verre ? Pas quand on se met à douter de ce qu’on voit. Pour le reste de la prestation du joueur (allons-y, appelons-le comme ça), on ne s’étendra pas. Il a probablement été neutre. La seule chose dont on est certain, c’est qu’une fois la retraite venue, lorsqu’il faudra répondre courtoisement aux questions d’usage, ça ressemblera à peu près à ça : « Avec ma femme, on s’est rencontrés vers 2007, 2008. La petite a marché aux alentours de douze ou quatorze mois. Mouhamadou Dabo a marqué avec l’OL un 4 janvier. Il était 14h46. »

Par Pierre Prugneau et Serge Rezza

Retrouvez le Rank’n’OL sur OL Dirty Bastards et le Libéro Lyon.

(Photo Frédéric Chambert – Panoramic)

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