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Jimmy Briand : Hannover, mais toujours le même
- Publié le: 5 février 2015
BUNDESLIGA. Jimmy Briand a surgi dans le football allemand comme dans la surface stéphanoise à la 93e minute : sur la pointe des pieds d’abord, par petits pas discrets, pour mieux se démarquer. Parti de l’OL l’été dernier après quatre ans de bons mais surtout loyaux services, on l’a longtemps annoncé en Serie A ou en Ligue 1. C’est finalement à Hanovre que l’ancien international a atterri. Alors comment ça se passe pour Jimbo en Allemagne ? Bah, comme prévu.
Artcile réalisé en collaboration avec France Fußball
« J’avais besoin de couper avec la France, me mettre en danger, partir à l’aventure. » Jimmy Briand dans l’Équipe du Dimanche
Objectif Europe pour le H96
Et pourtant, c’est la saison suivante que le club connaîtra son meilleur classement depuis la création de la Bundesliga, terminant quatrième. La suite est plus difficile (7e en 2012, puis 9e en 2013) mais le club s’offre une jolie aventure en Europa League, conclue par un quart de finale face au futur champion, l’Atletico de Madrid (défaite 4-2). L’été dernier, après une triste 10e place (sur 18), le club décide d’investir afin de retrouver l’Europe. Au final, une dizaine de millions d’euros dépensés sur trois joueurs : Joselu (entre 5 et 6 millions), Hiroshi Kiyotake (4 millions) et Miiko Albornoz (entre1 et 2 millions). C’est donc par la petite porte que Jimmy Briand arrive à Hanovre. Une recrue inattendue au milieu d’un mercato animé.
Briand grille la concurrence
Arrivé le 22 août, Jimmy Briand n’est physiquement pas prêt et manque les deux premiers matchs. Il fait ses débuts contre Hambourg, en rentrant à deux minutes de la fin. Il est titulaire pour la première fois face à Cologne lors de la cinquième journée mais ne joue que 55 minutes, réussissant tout de même sa première passe décisive. Il s’impose définitivement comme titulaire à la 8e journée, profitant de deux choses : les performances en dents de scie de Leonardo Bittencourt et Arthur Sobiech, deux concurrents, et le passage d’un milieu à trois à un milieu à deux, libérant donc une place pour un joueur offensif. Aujourd’hui la ligne d’attaque d’Hanovre est assez claire. Un trio Kiyotake-Stindl-Briand derrière Joselu. Essentiellement aligné ailier droit, Briand joue aussi parfois en second attaquant lorsque Korkut Tayfun, l’entraîneur d’Hanovre, opte pour un 4-4-2.
T’as pas changé, qu’est-ce tu deviens ?
Soyons honnêtes, Jimmy Briand ne régale pas le Niedersachsenstadion de dribbles virevoltants ou de frappes foudroyantes. La langue de Goethe ne contient pas de formule magique ayant révélé chez lui un talent ronaldinhesque. Les clés de son jeu : simplicité et détermination. Sur l’aile, il reçoit le ballon, avance tant que possible puis cherche Joselu en profondeur. Sinon, il retrouve un partenaire dans l’axe. Il aime aussi s’immiscer vers l’intérieur du terrain. Une bonne entente avec Lars Stindl, le génial numéro 10 d’Hanovre, lui permet de permuter assez souvent. Il prend alors l’axe quelques minutes, redescendant parfois plus bas pour proposer une solution à son milieu. Jimmy Briand apporte également sur les coups de pied arrêtés, où il est devenu une arme importante pour Hanovre. Il inscrit son premier but d’une belle reprise face au Hertha Berlin et envoie un coup de tête sur le poteau contre Fribourg.
Au fil des matchs, Briand s’améliore physiquement et gagne en confiance. Après une nouvelle réalisation face à Mayence, il porte son total à deux buts et deux passes décisives. Performance honnête, d’autant que la saison est encore longue. Mais à l’image de son équipe, ses prestations manquent encore de régularité. Si les supporters vantent sa combativité, ils regrettent ses difficultés balle au pied.
Libre cet été
Pour son avenir, Jimmy Briand prend soin de laisser toutes les portes ouvertes. Il a été approché par Lille cet hiver mais Hanovre a refusé l’offre des Nordistes. N’ayant signé qu’un contrat d’un an, il est libre de partir dès cet été et pourrait privilégier un retour en France. Selon son agent, Jean-Pierre Bernès, sa famille a du mal à s’adapter à l’Allemagne. Mais Jimmy Briand n’exclut pas de rester. Dans une interview à Bild, il dit apprécier Hanovre, l’intensité des matchs, plus élevée qu’en France, et les ambiances de Bundesliga.
Outre sa famille, un autre critère devrait être décisif pour son futur : l’Europe. À quinze journées de la fin, Hanovre est 8e du championnat à six points de la sixième place, qualificative pour l’Europa League. La Bundesliga est un championnat très dense et il n’y a que quatre points entre la septième et la douzième place. Hanovre devra probablement lutter avec Augsburg (pour l’instant surprenant 4e) et Hoffenheim (7e), voire Francfort (9e) et Mayence (12e) pour cette place. Et le club de Basse-Saxe ne semble pas le mieux armé. Le championnat est la seule voie de qualification, Hanovre ayant été éliminé au second tour de la Coupe d’Allemagne. Mais une finale entre deux clubs déjà européens libérerait une place qualificative en championnat. Il est donc impossible de prédire aujourd’hui l’avenir de Jimmy Briand. Tout ce qu’on sait, c’est qu’il sera encore capable de se faire regretter.
Hugo Monier
(Photo Stefan Zwing – Hannover 96)
