Avec Danic, l’OL recrute à l’ancienne

TRANSFERTS. La signature de l’ailier gauche valenciennois Gaël Danic ne fait peut-être pas rêver, mais elle présente de solides garanties. L’OL renoue ainsi avec un recrutement malin qui a fait ses preuves par le passé.

Olympique Lyonnais

Gaël Danic, un joueur de foot avec un pied gauche. À Gerland ! (Photo Panoramic – Pauline Manet)

L’OL ne gagnera pas la Ligue des champions en mai 2014. Et on s’engage bien solennellement à offrir le champagne aux 50 premiers qui se manifesteront si jamais cela arrive. Mais si l’OL veut avoir une chance de se mêler à la course au podium tout en stoppant ses pertes financières, puisque c’est la tendance, il lui faudra être malin. Et l’arrivée de Gaël Danic, bientôt 32 ans, 0 sélection, 0 match de coupe d’Europe, ne peut être qu’un bon coup. Et pas seulement parce qu’il a coûté moins d’un million d’euros.

Trois possibilités, aucun risque

Puisque Rémi Garde tient à jouer avec des ailiers, il avait un besoin urgent de trouver un spécialiste du côté gauche. En Ligue 1, ils n’étaient guère que deux à correspondre aux tarifs : Gaël Danic et le Brestois Benoit Lesoimier. Au regard de leur expérience (249 matchs dans l’élite contre 99) et de leur dernier exercice (5 buts et 11 passes contre 2 et 5), le choix est a priori le bon. Mais qu’attendre de l’ancien espoir, champion d’Europe des moins de 19 ans en 2000 et quart de finaliste de la coupe du monde des moins de 20 ans l’année suivante (génération Cissé, Mexes et Givet), qui n’a pas ensuite réussi à percer dans son club formateur, le Stade Rennais ? Trois hypothèses :

 

  1. Danic fait le job, réussit quelques très bons matchs. Personne ne s’inquiète de ses titularisations, ni ne pleure ses absences.
  2. Il s’éclate pour sa première saison dans une équipe de haut de tableau. Les ballons lui arrivent plus vite et plus proprement, les appels sont plus incisifs et ses passes mieux exploitées.
  3. Un jeune (Ghezzal, N’Jie ou Bahlouli) explose. Danic n’a ni le statut, ni le salaire, ni manifestement le caractère pour s’en offusquer et freiner son épanouissement. Et sa présence empêche la nouvelle star de se reposer sur ses lauriers. Garde peut donc faire jouer la concurrence et profiter de l’émulation, là où il n’avait même plus un titulaire depuis le départ de Bastos.

 

Une expérience qui profite à tout le monde

Le miracle Malbranque a probablement joué en faveur de l’affaire. Un deuxième trentenaire qui signe en un an, c’est une révolution dans le foot français. Mais Jean-Michel Aulas sait qu’il a suffisamment de stock à fort potentiel de revente pour se permettre une opération blanche. Et Rémi Garde, entouré de gamins, ne va pas cracher sur un joueur qui, s’il n’est pas attendu comme un patron de vestiaire, maîtrise la gestion des temps forts et des temps faibles sur le terrain et n’a plus rien à apprendre de l’hygiène du professionnel en dehors. Les treize ans d’expérience de Gaël Danic (à Rennes, Guingamp, Troyes, Lorient, Grenoble et donc Valenciennes) représentent donc clairement un souci en moins pour le club et un bénéfice pour ses coéquipiers.

Souviens-toi… le siècle dernier

À la fin des années 90, l’OL entame sa montée en puissance (6e en 1998, 3e en 1999 et 2000, 2e en 2001) en s’appuyant sur un socle de joueurs au profil similaire. Les Philippe Violeau, Patrice Carteron, Christophe Delmotte, Alain Cavéglia, Serge Blanc et autre Hubert Fournier ne revêtiront jamais le maillot de l’équipe de France. Mais ils ont déjà arpenté l’hexagone en long, en large et en travers quand ils arrivent à Lyon. Ils vont accompagner la montée en puissance d’un club qu’ils ne quitteront que pour laisser la place à des internationaux ou aux meilleurs jeunes issus du centre (Malbranque, Bréchet, Govou). Une autre époque, peut-être. Mais un bon exemple, assurément.

Pierre Prugneau

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