La Duchère – USCL (1-1) : à l’image de la saison

Par Hugo Hélin
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Publié le: 21 avril 2018

NATIONAL. La Duchère n’a pas su profiter de la réception de la lanterne rouge de National pour distancer définitivement la zone rouge, voire conserver un petit espoir de monter. Le club du plateau a dû se contenter du point du match nul contre Créteil, après avoir pourtant ouvert le score (1-1).

Lyon Duchère AS : N’Djalkonog – M. Camara, Sefil, Seguin – Thetika, Reale, Ezikian, Ayari, Moizini (cap) (Brahmia, 82e) – Atik (Bekhechi, 64e), Tuta (O. Camara, 63e). Entr. : Karim Mokeddem.

Il y a peut-être de l’usure aussi dans le staff. Après le match nul de son équipe contre Créteil, Karim Mokeddem a ainsi décidé d’envoyer son adjoint Ahmed Aït-Ouarab répondre aux questions à sa place. Peut-être par lassitude de répéter les mêmes choses, après des soirées frustrantes qui se répètent cette saison. Ce vendredi au stade de Balmont, c’était donc au tour d’Aït-Ouarab de venir ressasser sa déception : « Si on devait retenir un seul mot ce soir, ce serait frustrés. »

On a donc vu une domination tranquille de la Duchère face à Créteil, à 99% condamné avant ce match et à 100% après, qui n’a pas fermé le jeu mais a souvent exposé ses limites techniques. La Duch’ en a profité pour beaucoup tenir le ballon, bien le faire circuler, mais a trop souvent manqué de tranchant dans les 30 derniers mètres. Un problème résolu en partie par l’entrée du percutant Oumar Camara, l’un des rares joueurs à pouvoir apporter un peu de verticalité et à ne pas réclamer la balle dans les pieds.

Autre problème récurrent cette saison : une sensation de manque de réalisme patent. Même si l’ouverture du score vient d’un ballon relâché par le gardien de l’USCL dans les pieds d’Hamadi Ayari sur corner (1-0, 70e), la Duchère a encore trop gâché. Dans les arrêts de jeu par le récidiviste Jérémy Bekhechi, qui a manqué deux occasions en une au bout de la soirée (90e+3), mais aussi avant. Sofiane Atik avait ainsi buté sur Yann Kerboriou en face-à-face après une passe parfaite d’Enzo Reale (58e), Cédric Tuta s’était lui vu refuser un but pour une main peu évidente (62e) et les bonnes intentions du début de match n’avaient pas été concrétisées malgré plusieurs tirs d’affilée (10e).

Alors comme souvent, la Duchère a connu un ascenseur émotionnel faute d’avoir su concrétisé ses occasions et parce que les adversaires n’ont eux pas besoin de tant de cartouches. Deux minutes à peine après l’ouverture du score, Zakaria Belkouche était étonnamment seul à la réception d’un coup franc indirect lointain et trompait Jean N’Djalkonog (1-1, 72e). Un grand huit émotionnel qui résume parfaitement la saison : la Duch’ a souvent offert des scénarios renversants au sein d’un même match (on repense ainsi aux deux matchs à domicile d’affilée perdus 1-2 après avoir ouvert le score contre les Herbiers et Concarneau en janvier-février) et a de façon plus large alterné périodes creuses et pleines (sept matchs de National consécutifs sans victoire au cœur de l’hiver, une seule défaite en neuf matchs depuis).

Une schizophrénie entretenue ces dernières semaines par un championnat de National plus serré que jamais : une contre-performance faisait planer le spectre de la relégation quand une victoire ravivait les rêves de montée de la Duchère. Aït-Ouarab : « Est-ce qu’il n’y pas a un peu d’usure mentale parce que la saison commence à être longue et éprouvante ? Je ne cherche pas d’excuses, mais des explications. »

Contraint au nul à domicile par la lanterne rouge, le deuxième club lyonnais devrait malgré tout pouvoir se mettre rapidementà préparer la saison prochaine en National. Si la zone rouge n’est qu’à quatre points, six équipes sont intercalées entre la Duchère et le premier relégable, limitant les risques de scénario catastrophe. Mais autant prendre les quelques points qui manquent le plus rapidement possible, pour s’éviter une finale contre Chambly dans trois semaines. D’ici là, la Duch’ se déplacera deux fois chez deux candidats à la montée, Béziers et le Red Star.