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Dans la tête de… Clément Grenier
- Publié le: 13 janvier 2014
SÉANCE #1. À la sortie du match de l’OL face à Sochaux, Clément Grenier s’est allongé sur le divan du Libéro. Fictif, mais pas trop.

« Je crois que je peux dire que je suis revenu. Non, pas encore ? » (Photo Panoramic – Frédéric Chambert)
Je me suis fait une promesse pendant les fêtes : être plus décisif. Et manger moins de foie gras. La semaine dernière en Coupe de France j’ai marqué mais ça compte pas, on jouait une équipe vraiment naze en fait… Enfin bref, j’ai dit à papa que j’allais être plus décisif. Franchement la saison passée j’étais pas loin d’être un crack. J’ai même foutu la pression au président genre : « Allez, posez vos couilles sur la table Jean-Michel sinon c’est Arsène qui le fera. » Cette image a dû lui faire peur car cinq minutes plus tard, les euros doublaient sur mon compte.
Donc là on joue Sochaux. Je me sens bien dès les premières minutes. Je sens que j’peux faire un truc : un dribble, un crochet, apporter la pizza à la mi-temps, ces trucs pour lesquels on m’aime quoi.
Une pensée émue traverse mon esprit : cette journée où, posé face au bureau d’Aulas, je m’imaginais déjà terminer meilleur joueur et meilleur buteur de la saison 2013-2014 grâce à mes 57 buts sur coups francs directs. Tous les supporters oublieraient alors ce Brésilien qui me colle au cul. Et le Barça qui fait une proposition monstre derrière, relançant ainsi toutes les finances du club… Ouais parce que je l’aime bien quand même mon club. J’ai la pression d’un coup, ‘tain. Et voilà que je perds le ballon. Deux fois, trois fois, quatre fois. Je checke mon iPhone, Twitter, deux mentions : « Clem t le plus beau lol écoute pas lé jalou jtm loool » ; « Grenier t tro naze va joué en dh fdp mdrrr » ; et un DM du président : « Si t continues c à luzenac ke t vas finir ! Mdrr. »
Je lève la tête vers le banc, Bats me fixe, pointe son pouce droit vers sa gorge et mime un égorgement. Je sens un liquide chaud couler entre mes jambes. Merde.
57e minute, l’arbitre siffle coup-franc aux 20 mètres. Yo veut le tirer en insistant que c’est son tour. Je lui demande gentiment d’aller se faire voir. Je tire et BOUM ! Je vole vers le virage, je suis sur un nuage. Trois buts en trois matchs, je crois que je peux dire que je suis revenu. Non, pas encore ? Le match continue mais je suis perdu dans mes pensées. Je viens de réaliser que 57 buts, ça va être compliqué en fait.
Meriem Cherchab