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Coupet, Lloris, Lopes… : Daniel Jaccard raconte les gardiens lyonnais
- Publié le: 5 novembre 2018
CONFRÉRIE. Daniel Jaccard a été formé à l’OL avant de garder notamment les cages de la Duchère et Chasselay (il est à 33 ans le gardien du club de National 2). Daniel Jaccard a été l’entraîneur des gardiennes de l’OL féminin. Daniel Jaccard est le fondateur de l’Académie des Gardiens Lyonnais. À l’occasion du lancement de cette structure destinée à accueillir les portiers en quête de perfectionnement, on a donc décidé de discuter un peu avec lui… des gardiens lyonnais, bien évidemment, en lui demandant de ressortir à chaque fois une qualité de chacun de ces glorieux confrères.
Grégory Coupet
« Ce qui me marque chez Greg, c’est son évolution permanente dans un club où les exigences étaient de plus en plus élevées. Il a marqué l’histoire d’un club en grandissant avec lui, jusqu’à atteindre un très haut niveau international. Et ça, c’est réservé à peu de personnes. J’étais gamin, mais je me souviens que Joël Bats avait signé à l’OL en disant que c’était aussi parce qu’il pensait que Coupet était l’un des gardiens susceptibles de titiller Fabien Barthez. Il y est arrivé. Le boulot qu’il a fait pendant toutes ces années est colossal. Il était impressionnant par sa sérénité, tu avais la sensation que rien ne lui faisait peur. À l’entraînement, on avait l’impression que ça n’allait pas assez vite pour lui. Moi, j’étais un jeune gardien et ça allait à 2000 à l’heure. Pour lui, ça paraissait tellement simple. J’avais du mal à détourner certains ballons, lui les captait. »
À (re)lire >>> notre entretien avec Grégory Coupet : « Les années où l’on gagne sont celles où l’on s’éclate entre potes »
Rémy Vercoutre
« Ce que je mets en avant sur son parcours, notamment à l’OL, c’est son exemplarité. Il a souvent expliqué qu’il devait être exemplaire parce qu’il ne jouait pas. Il fallait montrer qu’il était là. S’il est resté aussi longtemps au club, c’est qu’il avait des qualités sportives, que certains ont oublié, mais aussi une influence positive sur le groupe. Il faut partir du principe que si le numéro 1 est bon, c’est que le numéro 2 est bon dans son rôle lui aussi. Gardien de but, c’est un travail de tous les jours avec l’entraîneur des gardiens et les autres gardiens. Il faut une osmose. Coupet a été monumental. Lloris a été monumental. C’est que Rémy était performant dans son rôle. »
Hugo Lloris
« C’est un extraterrestre. Je l’ai affronté en jeunes, en U15 et en finale du championnat du France U18 qu’on perd aux tirs au but. Bon, pas parce qu’il avait arrêté des pénos, mais parce qu’on les avait tirés au-dessus. Pendant le match, il avait été à l’image de ce qu’il fait maintenant. Capable de faire des trucs qui te coupent le souffle. Tu te demandes parfois comment il fait pour aller à cette vitesse-là et aller chercher ce ballon-là. Certains retiendront la boulette anecdotique en finale, mais il a fait une Coupe du monde de très haut niveau. C’est paradoxal parce que c’est un joueur époustouflant, mais avant la Coupe du monde il n’avait gagné qu’une Coupe de France. Comme quoi, on est toujours tributaire de son équipe. »
Anthony Lopes
« Je l’ai côtoyé il y a 5 ans, lorsque j’ai dépanné pendant deux mois en tant qu’entraineur des gardiens du centre de formation de l’OL. J’avais 28 ans à l’époque, je m’étais éclaté. Ce qui me marque chez lui, c’est sa force de caractère. Son parcours a été jalonné d’obstacles. Des blessures, des choix… Avec le temps, il les a tous dominés. Pour moi, son parcours est exemplaire en terme de réponse à la difficulté. Tout ne lui est pas tombé dessus tout fait. Le contexte a fait qu’on a laissé leur chance aux jeunes, mais il a réussi à saisir cette chance. Et avant ça, il avait déjà eu un parcours remarquable. Il a le feu en lui. Et dans les jambes ! »
Sarah Bouhaddi
« On va penser que je ne suis pas objectif, mais c’est la meilleure gardienne du monde. Tant qu’elle jouera, il n’y aura personne qui viendra la remplacer, au moins au niveau français. Elle a suffisamment de titres et de récompenses individuelles pour que tout le monde connaisse ses qualités, donc je vais plutôt évoquer son approche qui est remarquable. Elle a une connaissance et une vision du jeu très aiguisées, et à côté de ça elle est totalement détachée des événements et de l’enjeu. Ça me rappelle l’image de Barthez sur le tir au but contre l’Italie, où il se relève, voit les autres courir vers lui et comprend que la séance est terminée. Tu te détaches de l’enjeu et tu te concentres sur ta tâche. »
À (re)lire aussi >>> l’interview de Cyrille Clavel (vainqueur de la Coupe Gambardella 1997 avec l’OL) sur son rôle d’entraîneur des gardiens de la Duchère
Daniel Jaccard
« C’est pas simple. Je dirais que j’ai toujours eu de l’influence sur mon équipe. Si j’arrive à durer dans un domaine aussi compliqué, puisque je fais partie des privilégiés qui gagnent leur vie grâce au foot depuis 15 ans, c’est que l’influence que j’ai donné à mes gars a souvent été positive. J’ai toujours eu des responsabilités dans mes équipes, parce qu’un gardien en a et peut-être aussi parce que je dégageais des signaux propices à ça. J’ai toujours essayé de les assumer du mieux possible, dans les relations aux personnes ou en donnant mon avis, souvent défensivement mais parfois sur des consignes offensives. Je suis toujours en train de parler sur le terrain. Je crois que c’est important pour l’équipe. On m’a déjà dit “Quand tu ne nous parles pas, il manque quelque chose.” Bon, on m’a aussi dit “Daniel, tu nous saoules !” »
Propos recueillis par Hugo Hélin
(Photo MDA Foot)