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Comment Peguy Luyindula est redevenu génial
- Par Étienne M.
- Publié le: 28 novembre 2014
MLS. Après deux années creuses au PSG et une première saison difficile à New York, Peguy Luyindula a brillé en 2014 avec les Red Bulls. Et même si son équipe est en position défavorable après la finale aller de la conférence, l’acolyte de Thierry Henry n’est plus qu’à deux matchs de remporter la Major Soccer League. Retour en chiffres et en image sur une métamorphose.
« J’aurais dû aligner Peguy d’entrée l’an dernier. » Ces mots, ce sont ceux de Mike Petke, l’entraineur des New York Red Bulls, revenant sur un choix malheureux fait avant le match retour de demi-finale de conférence Est face au Houston Dynamo l’année dernière. Les Red Bulls avaient été éliminés par la franchise texane, clôturant la première année à New York de l’ancien Lyonnais, Parisien et Marseillais. Et Strasbourgeois. Et Niortais.
Le dur apprentissage de la MLS
Arrivé en 2013 en provenance du PSG dans une équipe de New York fleurant bon la Ligue 1 des années 2000 (Juninho était là, l’ancien Auxerrois Teemu Tainio venait de partir) sous l’impulsion de Gérard Houllier – « Head of Global Football » pour le groupe Red Bull (excusez du peu : il supervise le RB Salzburg, New York ainsi que Leipzig) –et de son carnet d’adresses, Luyindula a souffert lors de sa première saison. À tel point qu’il fera plus débat sur la manière correcte de prononcer son nom (« Loo-yin-doo-la ») que sur ses performances. La ligue nord-américaine est considérée à tort comme un camp pour pré-retraités, mais elle exige un niveau physique élevé et un engagement de tous les instants pour réussir. Arrivé tardivement dans un groupe bien armé offensivement, il se blesse plusieurs fois, et se retrouve trimballé de poste en poste. Tantôt attaquant, tantôt en retrait de deux pointes, et parfois même milieu relayeur dans un 4-4-2, il a du mal à vraiment exister au milieu des Thierry Henry, Tim Cahill, Fabian Espindola et autres Bradley Wright-Phillips (oui, le frère de Shaun et donc fils de Ian Wright). Ses stats en témoignent : 26 matches joués dont dix comme titulaire, pour un petit but sur penalty contre Montreal et six passes décisives. Maigre pour un joueur arrivé précédé d’une flatteuse réputation.
2014 : la renaissance de Peguy
Dans une équipe qui s’est séparée d’un joueur offensif (Espindola est parti à DC United) et où Tim Cahill est tombé en disgrâce après une superbe saison 2013, Peguy finit par faire son trou, dans une position dans laquelle les Lyonnais l’ont vu faire ce qui restera peut-être comme la meilleure saison de sa carrière (2003-04), en soutien de l’attaquant. L’entraineur Mike Petke a réorganisé son équipe autour de l’hallucinant Bradley Wright-Phillips (29 buts en 32 matchs, série en cours, et ce bijou face au Bayern) dans un 4-2-3-1 au casting alléchant :
· Henry dans une position « libre » sur la gauche, qui lui permet de redescendre chercher des ballons, mais également de repiquer dans l’axe pour frapper (enroulé, bien entendu).
· Lloyd Sam, pur ailier dribbleur et mangeur de ligne de touche à l’auxerroise sur la droite.
· Luyindula en faux 10, décrochant énormément pour orienter le jeu et créer des brèches.
Luyindula > Cahill
Le premier exploit pour Luyindula, avant même sa production sur le terrain, est d’avoir délogé Tim Cahill, le prototype du box-to-box, débarqué en grande pompe en MLS en 2012 et l’un des Designated Players de l’équipe (statut spécial accordé en MLS à un joueur pour lui permettre de toucher un salaire élevé sans handicaper complètement le salary cap. Un statut réservé aux stars du championnat, comme Thierry Henry, Clint Dempsey, David Villa ou Kaka). L’Australien, souvent positionné en soutien des attaquants, restait sur une saison à 12 buts en 29 matches. Excusez du peu.
Le faux 10 à l’américaine
Mais Peguy, certes moins glamour sur le papier, a rééquilibré le bloc New Yorkais. Discipliné et intelligent tactiquement, il a permis à Petke d’aligner derrière lui une paire de milieux défensifs pour mieux protéger une défense qui était son talon d’Achille depuis longtemps déjà. Ses déplacements, sa disponibilité et son intelligence dans un rôle absolument central pour son équipe rendent le jeu new yorkais plus fluide, mettant en valeur les trois joueurs offensifs autour de lui.
Ses ballons touchés lors du match aller de la demi-finale de conférence Est plus tôt dans le mois face à DC United témoignent de ce nouveau rôle qui lui va comme un gant et dans lequel il peut faire valoir sa vision de jeu et son aisance technique sans être handicapé par sa relative lenteur.
Le résultat : une saison pour le moment bien plus complète, avec 31 matches joués dont 19 comme titulaires, pour 8 buts et une passe décisive. Une seule passe pour un meneur, direz-vous ? Logique dans son nouveau rôle où il se situe plus souvent à l’avant-dernière passe qu’à la dernière. Les occasions, ce sont les autres qui les créent, à l’image de Thierry Henry, qui en a généré 96 cette saison en MLS. Au-delà de ça, Peguy s’est révélé être une pièce centrale des Red Bulls depuis le début des playoffs, avec deux buts face à l’ennemi juré DC United :
· Le premier au match aller sur une action 100% Red Bulls : décrochage d’Henry puis subtile passe en profondeur pour Luyindula parti dans le dos de la défense depuis sa position décrochée.
· Le second, précieux but à l’extérieur qui qualifiera NY, sur un centre d’Henry parfaitement coupé au premier poteau.
C’est cette intelligence de jeu et sa qualité dans les déplacements qui plaisent autant à son entraîneur. Quelques-uns de ces buts cette année sont le parfait exemple de son rôle dans cette équipe, à l’image de cette tête face à Toronto : Wright-Phillips (flèche rouge) fait un appel en profondeur, tandis que Peguy (cercle rouge) reste aux abords de la surface, et arrive en « seconde vague » pour finir le travail.
Les Red Bulls se sont inclinés à domicile 2 buts à 1 lors du match aller de la finale de Conférence Est le week-end dernier face à New England, malgré un Luyindula encore décisif sur le but de Bradley Wright-Phillips (qui sera suspendu à Foxborough).
Un Luyindula qui sera évidemment titulaire samedi à 21 heures lors du match retour pour tenter de renverser la vapeur. Un exploit qui donnerait encore plus d’épaisseur à une saison d’ores et déjà très réussie pour l’international aux six sélections, trois titres de champion de France, deux Coupes de France et une Coupe de la Ligue. Et qui n’a peut-être pas fini de rédiger sa carte de visite.
Étienne M.
(Photo New York Red Bulls)Articles liés
À propos de Étienne M.
Fervent défenseur du 10 à l'ancienne, lyonnais expatrié en terres canadiennes, gardien de but à ses heures perdues (longue vie à Greg Coupet), losangiste converti. J'aime un peu trop les stats dans le foot, et elles me le rendent bien. L'OL est ma femme, l'Atlético ma maîtresse.
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