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Bordeaux – OL : la Tolisso thérapie
- Publié le: 10 mars 2014
RANK’N’OL #S02E46. De l’ouverture du score aux deux buts dans les arrêts de jeu, l’OL a remporté à Bordeaux la même victoire (1-2) que Manchester face au Bayern en 1999. Le faste de la Ligue des champions en moins. Encore que.
Dimanche 9 mars 2014, 28e journée de Ligue 1
Girondins de Bordeaux – Olympique Lyonnais 1-2
Buts : Saivet (7e) pour Bordeaux ; Bedimo (90e+1) et Tolisso (90e+4) pour Lyon.
OL : A. Lopes – Miguel Lopes, B. Koné (Briand, 37e), Bisevac, Umtiti, Bedimo – Ferri (Danic, 79e), Gonalons (cap.), Tolisso – Lacazette, Gomis (N’Jie, 71e). Entr. : Rémi Garde.
Le mode d’emploi : Let’s Rank’n’OL !
1. Corentin Tolisso
Pour tout dire, Tolisso n’aurait jamais dû se trouver là, en tête de Rank. La raison tient à ce match passé à courir dans le vide et à envoyer des passes qui n’ont pas encore l’intensité des matchs de Ligue 1. Le garçon n’a pas terminé sa formation et ça se voit. Pour en sortir, un jeune joueur n’a pas mille solutions : il faut naître au football. Ceux qui n’y sont pas parvenus ont fini par disparaître. Gonalons, lui, a eu la chance d’en passer par là, un soir de Ligue des Champions mal embarqué, du côté d’Anfield. Une tête plus tard, il devenait le héros d’un jour sur lequel le club pouvait se mettre à compter. Après avoir passé 90 minutes dans les recoins les plus obscures d’une partie qui n’en manquait pas, Tolisso a tout misé sur un coup d’un destin qui avait déjà pris le soin de se manifester deux fois jusque-là : la première, par la main de Guilavogui ; la seconde par un raid de Bedimo. Sûr que Tolisso n’aurait jamais dû se retrouver là, seul en pointe, à envoyer sa tête victorieuse. Pourtant, il avait bien toutes les raisons d’y être.
2. Alexandre Lacazette
Avec une défense à cinq, un milieu qui relève du trou noir et Gomis tellement au bord du précipice qu’il en oublie d’être hors-jeu, on a compris le principe de jeu établi par Garde : à Lacazette de porter sur ses épaules toute la misère de l’OL. En garçon bien élevé, le kid de Mermoz s’exécute. Sans pour autant donner dans les bonnes manières. Avant de pouvoir jouer un ballon, l’attaquant sait qu’il va devoir l’arracher. Quitte à jouer des coudes et serrer le poing un peu plus fort. Pour tout dire, c’est comme ça que sa carrière s’est toujours jouée. Et comme le rappelle cette première accélération qui plante Planus et Sané sur le tarmac, avant de s’en aller manquer le cadre face à Carrasso (10e), ce n’est pas autrement qu’il finit par briller. Si à la 36e, Garde revient sur son dispositif en sortant Koné, le résultat du match finit par donner raison au choix de départ du coach lyonnais : c’est bien Alex qu’il fallait choisir pour faire la différence. Pas tant pour sa capacité à sortir l’OL des situations les plus désespérées que pour rappeler sur chaque appel, chaque course, chaque prise de balle que le foot reste un sport de combat.
3. Henri Bedimo
Trop haut dans une défense à cinq a priori faite pour lui, Bedimo a commencé par laisser Umtiti seul dans la mouise sur son côté, tout en balançant des centres pourris de l’autre, tel un Miguel Lopes moyen – quand bien même on n’a jamais vu un Miguel Lopes ne serait-ce que moyen. Le Camerounais était donc bien parti pour justifier les articles « Bedimo, c’est quoi le problème ? », puisqu’il n’a plus été stratosphérique depuis bientôt trois semaines. Jusqu’à ce qu’il récupère un ballon dans les pieds bordelais au milieu de terrain pour aller égaliser quarante mètres et un Jimmy Briand plus loin (1-1, 91ème). Son troisième but en 168 matchs de Ligue 1, le premier depuis le 27 août 2011 (avec Montpellier… contre l’OL). En espérant qu’il retienne la leçon : oui Henri, t’as le droit de rater un match de temps en temps. À condition de rester exceptionnel.
4. Maxime Gonalons
Dernier rescapé du losange, Gonalons a beaucoup à faire. Trop si l’on croit cette tête dans le dos de sa défense (44e) et ce placement à la louche (56e) qui envoient Hoarau puis Sertic au but. En général, c’est à ces passes ou placements au hasard qu’on devine Washing Maxime à la ramasse. À moins de se dire que ses propres erreurs sont aussi les seules qu’il ne peut rattraper. Car le reste du temps, le capitaine a tenté de maintenir son milieu sous assistance respiratoire avec une relance tout en puissance (20e) ou cette poignée de passes qui tentent de traverser les lignes. À jouer pour trois, il devient difficile de faire mieux. Pas ça qui va empêcher Gonalons de prendre à son compte cette place que tout le monde a fini par se refiler au milieu, celle de meneur, enroulant un dernier centre décisif pour Tolisso (94e). Comme une leçon envoyée à tous ceux qui se sont plantés pendant 90 minutes : ce n’est pas un patron qui manquait au jeu lyonnais, mais bien du jeu qui manquait au patron lyonnais.
5. Anthony Lopes
Pas grand-chose à faire. Mais parfois, il suffit de pas grand-chose. Comme une intervention, le temps d’une sortie en dehors de la surface qui vient faire opposition à Sertic (86ème). Une anecdote à 22h48. Un morceau de bravoure à 22h53. Un exploit à 22h56. Une histoire le 17 mai ?
Par Pierre Prugneau et Serge Rezza
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