- OL : pourquoi les U17 et U19 souffrent-ils autant ?
- OL : l’équipe type de la Formidable Académie 2023-24
- Alexandre Lacazette décisif à l’aller comme au retour : et les autres comebacks à l’OL ?
- OL : de la descente en 2024 à la remontée en 2030, retour sur les cinq saisons de Ligue 2
- De quoi Karl Toko Ekambi est-il l’incarnation ?
- Le problème de l’OL est de couler trop lentement
- Tuto : comment devenir insider OL, même depuis Charleville-Mézières
- « Truc le plus américain que j’ai vu de ma vie »
Attention, les Ramirez Sanchez débarquent…
- Publié le: 17 juin 2017
(MAUVAISE) HUMEUR. L’ASSE a officialisé la signature d’Oscar Garcia au poste d’entraîneur. Un coach de plus aux idées neuves qui débarque en France, soulignant par l’absurde le retard pris par l’OL dans ce domaine.
C’était l’un des derniers repères sur lequel on pouvait compter dans ce monde de brutes. Saint-Étienne proposait un jeu minimaliste, à base de gros muscles et de pourcentage de duels gagnés. Il en serait ainsi jusqu’à la fin des temps, on n’osait même pas imaginer le contraire. Mais les Verts ont eux aussi cédé aux sirènes de l’audace en embauchant Oscar Garcia, ancien milieu offensif du Barça de Cruyff désormais auréolé d’une belle réputation d’entraîneur après son passage au RB Salzburg.
Une évolution, pas une révolution
On n’est évidemment pas prêts à prendre le pari que l’ASSE finira sur le podium pour autant, ni même que Geoffroy-Guichard accueillera du beau jeu toutes les deux semaines. Oscar Garcia n’est qu’entraîneur, pas magicien. Fabien Lemoine et Vincent Pajot ne vont pas soudainement se transformer en Xavi et Iniesta. Mais la venue d’un coach avec une image si flatteuse dans le Forez illustre à merveille le changement de paradigme généralisé qui semble s’installer dans notre championnat.
Rdv en juillet pic.twitter.com/UDq1eHOULG
— One Mike (@Mike_Oner) June 12, 2017
La Ligue 1 semble en effet transfigurée. Six clubs devraient être entraînés par des techniciens étrangers la saison prochaine. En plus du trio ayant terminé sur le podium la saison passée, Oscar Garcia, Marcelo Bielsa et Claudio Ranieri débarqueront sur nos bancs de touche. Des noms clinquants, pour des raisons diverses. De quoi faire naître des ambitions et accroître la concurrence. Invité par France Football – comme d’autres patrons de club – à poser une question à Jean-Michel Aulas à l’occasion des 30 ans de ce dernier à la tête de l’OL, le président du LOSC Gérard Lopez a illustré avec malice ce bouleversement du paysage en Ligue 1 : « La bagarre s’annonce rude en L1 la saison prochaine et il y a plus de prétendants déclarés à l’Europe que de places qualificatives. J’ai promis de redonner au LOSC son statut de challenger et de retrouver les coupes européennes. On a donc un problème. Comment on fait, l’OL est-il prêt à nous laisser la place ? »
Pas de pétrole, plus trop d’idées
La question était humoristique, sans être délibérément une attaque contre la politique sportive du club lyonnais. Mais, après une saison où il n’a dû qu’à un relâchement niçois de terminer à moins de 15 points du podium, l’OL n’a pas vraiment pris de grandes mesures pour s’en rapprocher. S’il n’a pas le pétrole de certains de ses concurrents, l’OL ne semble plus avoir des masses d’idées. 4-2-3-1 avec deux milieux défensifs qui restent bien en place et des joueurs offensifs qui ont la charge de se démerder tout seuls pour marquer (à condition bien sûr qu’ils fassent les efforts nécessaires à la perte de balle et bloquent bien le couloir) : la recette semble tout droit sortie d’un cours magistral de Raymond Domenech dans les années 90.
OL 2017/18 : le scénario du pire
Le budget en garde-fou
Ce plan de jeu simpliste ne veut pas forcément dire que l’OL finira hors des places européennes. Le club reste mieux armé au niveau budget que ses poursuivants, et l’on sait depuis Soccernomics que la corrélation entre masse salariale et place au classement est quasiment imparable. Cela n’a pas empêché l’OL de finir à 11 points de l’OGCN, mais cela lui a assuré une quatrième place malgré tout. Les erreurs pourraient toutefois se payer plus cher à l’avenir, quand les projets de poursuivants plus malins se seront mis en place. Les amoureux de football pourraient alors se retrouver devant un sérieux dilemme : on ne peut pas décemment souhaiter que l’ASSE termine devant l’OL, mais on sait aussi très bien que JMA n’hésitera pas à se gargariser sur Twitter d’un « Bruno ki termine dvt d coachs étranger ptant reconu ! »
Hugo Hélin
(Photo Jean-Marc)