Amiens SC – OL (1-2) : Houssem Aouar, quelque chose de Tolisso

Aouar

LES NOTES. L’OL a ramené trois points d’un déplacement à Amiens où il n’a strictement rien montré. Merci Houssem Aouar, auteur d’un doublé en toute fin de match.

 

17e journée de Ligue 1, dimanche 10 décembre 2017

Amiens Sporting Club – Olympique Lyonnais 1-2

Buts : Gakpé (9e) pour Amiens, Aouar (79e et 90e+4) pour l’OL

Avertissements : Monconduit (27e) pour Amiens, Fekir (85e) et Tousart (88e) pour l’OL

Amiens : Gurtner – El Hajjam, Gouano, Avelar, Dibassy – Monconduit (cap), Zungu – Gakpé (Bourgaud, 69e), Kakuta, Manzala – Konaté (Traoré, 80e). Entr. : Christophe Pelissier.

OL : Lopes – Tete, Marcelo, Morel, Marçal – Tousart, Aouar – Cornet (Geubbels, 66e), Fekir (cap), Memphis (Ndombele, 66e) – Mariano. Entr. : Bruno Genesio.

Lopes 4 – Tete 3, Marcelo 2, Morel 4, Marçal 4 – Tousart 2, Aouar 6 – Cornet 2, Fekir 3, Memphis 4 – Mariano 4

 

La comparaison concernait jusque-là surtout le côté couteau suisse. Coco et Houss n’ont pas le même profil, mais ils partagent au moins une même capacité à savoir tout faire au milieu. Houssem Aouar a à Amiens montré une nouvelle facette de sa ressemblance avec Corentin Tolisso. Clutch. C’est ainsi qu’on appelle de l’autre côté de l’Atlantique ces joueurs qui savent être décisifs quand il le faut. Un « je-ne-sais-quoi », comme on pourrait le dire de ce côté-ci de l’océan, qui fait la différence entre deux joueurs de niveau égaux. Ce petit truc qui explique que malgré toutes les statistiques favorables ou les matchs réussis en Ligue 1, un Thiago Silva (par exemple) est toujours escorté de doutes lorsque le niveau monte.

Tolisso avait surgi au bout du temps additionnel à Bordeaux dans un match mal embarqué, Aouar en a fait de même à Amiens. Pas aussi prestigieux, tout aussi précieux. Le Rank de l’époque propose d’ailleurs un curieux écho au match vécu en Picardie par celui qui a pris le numéro 8 de l’OL laissé vacant par son aîné : « Pour tout dire, Tolisso n’aurait jamais dû se trouver là, en tête de Rank. La raison tient à ce match passé à courir dans le vide et à envoyer des passes qui n’ont pas encore l’intensité des matchs de Ligue 1. Le garçon n’a pas terminé sa formation et ça se voit. Pour en sortir, un jeune joueur n’a pas mille solutions : il faut naître au football. » Houss n’est pas encore Coco, mais il respecte parfaitement le mode d’emploi.

Avant de permettre au parcage de tester la solidité de la nouvelle barrière de la Licorne à la toute fin des arrêts de jeu, Aouar avait égalisé à dix minutes du terme sur un mouvement avec Ndombele qu’il avait lui-même initié. Une belle opportunité de louer le coaching gagnant de Bruno Genesio pour les défenseurs à tout crin de l’Institution (sortir Maxwel Cornet, il fallait en effet y penser), une jolie occasion de se plaindre de ne pas voir les deux joueurs alignés plus souvent ensemble pour les grincheux du Café du Commerce. Tout le monde pourra en tout cas convenir de l’absence de variété tactique de l’OL, dont le plan de jeu peu ambitieux est trop dépendant des performances individuelles et du scénario du match. Laisser un club comme Amiens (with all due respect, comme dirait Ricky Bobby) imposer son jeu et l’attendre tranquillement dans ses 30 mètres alors qu’on est menés devrait en tout cas inquiéter un peu plus que cela l’OL. Y compris quand tout est bien qui finit bien…

 

Le projo en flop

Dur de ressortir un unique flop de ce match, alors on se limitera à un. Un immense flop au projecteur du stade de la Licorne qui a refusé de se détacher malgré le vent, donc. À cause de lui, le match a bien eu lieu. À cause de lui, on a encore dû perdre 1h30 à voir un bloc lyonnais coupé en deux et incapable de faire un pressing cohérent. À cause de lui, on a vu Marcelo confirmer que son statut de taulier vite attribué lors de la série de clean sheets était peut-être un peu usurpé. À cause de lui, on a vu un Lucas Tousart confirmer qu’il était en voie de gonalisation – bien planqué à la récup’ et une petite faute stupide pour couronner le tout. À cause de lui, on a vu Nabil Fekir enchaîner un quatrième match à 90 minutes alors qu’il aurait bien besoin de souffler. À cause de lui, on a vu un OL se prendre des « olé » par le public d’un club qui découvre la Ligue 1. À cause de lui, on a vu un OL qui n’a dû son salut qu’à un penalty sur le poteau. Alors on est sans doute les seuls à penser ça, mais on regrette énormément la solidité du stade de la Licorne.

Hugo Hélin

(Capture d’écran beIN Sport)

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