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Fekir – Ben Arfa : une place pour deux
- Publié le: 13 avril 2016
DUEL. Il y a de bonnes chances que Didier Deschamps ait réservé une place à un gaucher génial made in Tola dans sa liste des vingt-trois pour l’Euro. Si la France semble avoir enterré Nabil Fekir, le Lyonnais tient encore la corde. Mais Hatem Ben Arfa fait tout ce qu’il faut, et même plus, pour emporter la mise. Le OL-Nice de ce vendredi (20h30) pourrait déjà être une finale, et pas seulement pour la seconde place.
Didier Deschamps est un cartésien. C’est parfois une mauvaise chose pour le spectacle, souvent une bonne pour les résultats. Sa liste des vingt-trois devait donc se décliner ainsi : avec trois gardiens et vingt joueurs de champ, en doublant chaque poste de son 4-3-3. Sauf que les attaquants français – à l’exception de Giroud et Valbuena – ont décidé de briller partout, aux quatre coins d’Europe et même jusqu’en Amérique, tous ensemble et tous en même temps. Le sélectionneur, qu’il fasse sauter un défenseur ou un milieu, en emmènera donc probablement sept : Benzema, Gignac et Giroud occuperont deux places ; Griezmann, Payet, Martial et Coman porteront le contingent à six. Reste un strapontin pour le pendant de Payet à droite, un dynamiteur capable de se muer en numéro 10.
Pourquoi Fekir a l’avantage
Nabil Fekir avait donc le profil parfait dans la liste initiale. Pas de bol, il s’est fait les croisés. Une blessure contractée en équipe de France, ce qui n’oblige Deschamps à rien, mais tout de même : tout le monde était là ce soir-là et on imagine que les messages d’encouragements sonnaient comme des « on ne te lâchera pas ». Et ce n’est pas que de la pitié. Fekir est un monstre, et ce n’est pas le sentiment d’abondance né au sortir de l’hiver qui a rendu le sélectionneur amnésique (ce même sélectionneur qui a pesé de tout son poids au moment où Fekir a dû trancher entre les sélections française et algérienne, soit dit en passant). Même à 70%, Nabilon serait un joker haut de gamme quand il s’agira d’ambiancer les vingt dernières minutes des matchs à élimination directe. Car oui, dans un Euro où les deux tiers des participants verront les huitièmes de finale, la France (opposée à la Roumanie, la Suisse et l’Albanie au premier tour) commencera sa compétition le 25 juin et non le 10.
Ben Arfa prêt pour le braquage
Fekir super sub, c’est super mais ça reste remplaçant. Parce qu’il revient de blessure et parce que les titulaires sont pour l’instant difficilement discutables. Mais c’est aussi un avantage pour le n°18 de l’OL, qui semble davantage remplir les critères de ce job à part entière. Après avoir attendu dix ans, Hatem Ben Arfa a enfin trouvé à Nice deux éléments fondamentaux à son expression : l’axe et une place de titulaire. Libre de ses mouvements et de ses déplacements, avec un crédit illimité de confiance accordée d’office, le seul vrai génie™ du foot français a pu laisser libre cours à l’improvisation et à la créativité. Mais est-ce que c’est ce que l’on demande à un remplaçant ? On vous entend dire oui, mais on n’est pas certain que Didier Deschamps en pense autant. Sauf qu’il sera difficile de résister à Hatem Ben Arfa s’il continue d’être irrésistible vendredi au Grand Stade et jusqu’à la fin du championnat. Chose que Nabil Fekir ne s’interdit pas non plus.
Hugo Hélin
(Photo Frédéric Chambert – Panoramic)