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Bergougnoux 2, le retour
- Publié le: 26 avril 2013
#BERGOUGNOUX2014. Didier Deschamps emmenera-t-il Bryan Bergougnoux au Brésil si les Bleus se qualifient pour la Coupe du monde ? La France du foot est tellement persuadée qu’il n’y a aucune chance que cela arrive qu’il nous arrive nous-mêmes d’en douter. En attendant, ce pur Gone fait un malheur cette saison à Tours. Selon ceux qui le suivent au quotidien, il doit au moins retrouver la Ligue 1. Au moins ?
Quand Bryan Bergougnoux signe, dans les dernières heures du mercato, chez l’avant-dernier de la Ligue 2 alors que son club de Lecce ne semble pas compter sur lui au sortir d’un semestre à Chypre, ça sent mauvais. Cela ressemble à ces très nombreuses histoires de surdoués qui décrochent des contrats sur leur nom et leurs prouesses passées. Et qui généralement ont bien du mal à se mobiliser pour une cause en complet décalage avec leurs rêves. Ceci est une tout autre histoire.
Efficace et spectaculaire
Bernard Blaquart, jusqu’alors responsable du centre de formation, est nommé entraîneur principal du Tours FC le 21 août, après le limogeage de Peter Zeidler. L’équipe, très jeune, n’a pris qu’un point depuis la reprise. Le manager général, Max Marty, lui parle alors de Bergougnoux. Le coach passe quelques coups de fil et obtient de « bons renseignements sur lui, notamment sur l’état d’esprit ». Bergougnoux débarque donc en Indre-et-Loire, en compagnie de Pascal Bérenguer, dont Jean Fernandez ne veut plus à Nancy. Bilan : Bérenguer est 5e au classement des étoiles de France Football et Bergougnoux, 9 buts et 6 passes décisives, est impliqué dans 43 % des buts de son équipe… en ayant raté les six premières journées. Et Tours a déjà largement assuré son maintien.
« Ce qui nous intéressait, c’était son talent, son talent de buteur, son talent de passeur », se rappelle Bernard Blaquart qui, pour le coup, n’aura pas été déçu. Mais le joueur formé à l’OL, passé ensuite par Toulouse (2005-2009), n’est pas seulement efficace : il est spectaculaire. « Il a marqué deux-trois buts, comme on dit, si c’est Messi qui les met, on les voit toute la semaine à la télé. » Et il est vrai que ses réalisations contre Nîmes (ci-dessous, à partir de 2’55), Dijon ou Guingamp sont des bijoux.
« Et encore, raconte Jean-Éric Zabrodsky, qui suit le TFC pour la Nouvelle République : il rate le but de l’année contre Guingamp : il a le ballon, un défenseur arrive, il lui fait un petit pont, un autre surgit, il lui fait un deuxième petit pont, au troisième, il lui fait un cadrage débordement et il tire sur le poteau. De toute façon, il a gagné le match à lui tout seul ce jour-là. Et Guingamp est une des meilleures équipes de Ligue 2. » Une équipe en course pour la montée et qui ne serait pas restée insensible au « talent rare » (dixit Blaquart) de l’attaquant tourangeau, auteur d’une prestation parfaite ce soir-là.
« Des joueurs capables de mettre les buts
qu’il marque, il y en a pas beaucoup en Ligue 1. »
« C’est le meilleur joueur que j’ai vu en Ligue 2 cette saison, assure le journaliste. Il y en a de moins en moins de très beaux joueurs, ça saute tout de suite aux yeux. Il est beaucoup plus fort que Ryan Mendes, qui pourtant crevait l’écran, que Diego, etc. En plus, il a de l’expérience. » Bergougnoux a donc sa place en Ligue 1 ? « Ah ! Ben oui, y a pas photo ! Je suis formel », repond Zabrodsky. Pareil pour Blaquart : « Pour moi, il en est capable. En s’affinant un petit peu peut-être. Des joueurs capables de mettre les buts qu’il marque, il y en a pas beaucoup en Ligue 1. » Même si le technicien sait qu’un « joueur de 30 ans qui joue en Ligue 2, c’est pas souvent qu’on le reprend en Ligue 1. » Mais si les dirigeants de l’élite doutent encore, le journaliste a des arguments : « Il a une frappe de mule et il tire remarquablement bien les coups francs. » En témoignent ses deux buts sur coup-franc direct et ses quatre passes sur coups de pied arrêtés.
Si l’occasion se présente, les dirigeants Tours FC ne s’opposeront pas au départ de leur leader d’attaque, à qui il reste deux ans de contrat. Et il est difficile de croire que la Ligue 1 fasse l’impasse sur un joueur polyvalent, efficace, spectaculaire… et gratuit. Bergougnoux n’est pas encore au Brésil. Mais peut-être bientôt sur vos écrans.